Pour la 3° année consécutive (année 2015-2016), une action originale, d’abord présentée sous l’égide de l’ECJS (Education Civique Juridique et Sociale) est reconduite sous l’égide de l’EMC (Enseignement Moral et Civique).
La modification de la discipline amène les élèves de Terminale à réfléchir, entre autre, sur les thématiques de la laïcité et sur des questions de bioéthiques.
L’idée étant d’ouvrir les élèves à des débats sociétaux et de les sensibiliser à l’esprit civique et au sens de l’engagement, deux moments distincts dans l’année permettent d’atteindre cet objectif :
Pour ce faire, l’année est divisée en trois moments :
1- D’abord la réflexion : au cours du premier semestre (jusqu’au mois de janvier), le professeur propose des documentaires (pour certains, qu’il a réalisé lui-même en faisant un travail de « journaliste » auprès de spécialistes –par exemple des médecins pour les questions de bioéthique) pour poser la base d’un débat.
Ensuite, les élèves approfondissent eux-mêmes cette réflexion en proposant des exposés d’ouvrages qu’ils ont lus sur des thématiques sociales ou civiques.
2- Vient ensuite le moment de l’action (de mars à mai) : un partenariat, dans le sens de l’engagement social, humanitaire et caritatif, est mis en place avec plusieurs associations ou institutions. La MADEF (institut qui accueille en placement administratif ou judiciaire d’urgence des enfants en difficulté), le CRFE -Centre de Réadaptation Fonctionnelle pour Enfants- de Warnécourt-, l’Epicerie solidaire « Solicoeur » (rue Colette à Charleville), l’association « Handicap 08 », la maison de retraite « Orpéa », l’association « Trisomie 21 Ardennes », l’association « les petits bouchons », les « Jardins de Cocagne » (insertion d’anciens prisonniers dans une activité agricole, écologique et solidaire) etc. sont autant de partenaires avec lesquels un travail se construit sur la base d’un engagement des élèves au cours de « stages » programmés sur un ou plusieurs mercredis après-midi. Bien évidemment, tout cela se fait à partir d’une convention entre l’Administration du lycée d’une part, les élèves et leurs familles d’autre part et enfin les associations concernées.
Ce qui ressort de ces actions est tout à fait étonnant. Les élèves sont parfois bouleversés –vertueusement- par la rencontre ; celle du handicapé qui pouvait inquiéter par sa différence, celle du senior dont le jeune de 17 ans a pu constater que son humanité constitue une étrange -en même temps qu’évidente- proximité… Parfois, comme ce fut le cas dans le cadre de l’action menée à la Madef, les élèves se découvrent un désir relatif à un possible projet d’orientation professionnelle : dans ce cas de figure, l’action est doublement réussie !…
3- Vient enfin le temps de la relecture : Ces actions sont ressaisies en fin d’année par des exposés encore (par lesquels les élèves font part de leur expérience, de leur émotion mais aussi de ce qu’ils ont compris). C’est le moment du bilan, de la relecture ; ce peut aussi être le moment du constat des difficultés rencontrées, éventuellement des échecs ou des déceptions ;car « tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes », mais cela ne retire rien au risque qu’il nous faut de prendre pour essayer de le changer.
Un temps convivial où se rencontrent tous les acteurs permet de clôturer l’année, sans nostalgie ; simplement avec ce constat possible à partir duquel on vérifie que (se) donner, (se) risquer, c’est se donner la possibilité de recevoir plus encore et de s’enrichir vraiment.
M.Devie, Professeur de Philosophie et d’EMC »